EXPERTS / DES DÉCHETS AGRO-ALIMENTAIRES RENTABLES !

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Fabrice Bosque a deux casquettes : il est Responsable Environnement et Eco-Industries de l’ITERG, Institut de recherche technologique des Corps Gras, Mais aussi animateur du Réseau Mixte Technologique ACTIA ECOVAL

Cependant il a une seule passion : la valorisation des coproduits dans l'agro-industrie. Il est dernièrement venu en parler à la Technopole de Quimper. Retour sur son intervention particulièrement inspirante autour de l’économie circulaire !

  Quand vous épluchez un oignon et une fois le coin de l’œil essuyé que faîtes-vous des épluchures ? C’est l’une des questions d’introduction de Fabrice Bosque à son intervention de mai dernier et qui traitait des valorisations des déchets et co-produits de l’agro-industrie dans la dynamique d’économie circulaire.

 Objectif : approvisionner tout en limitant l’épuisement des ressources naturelles.

A partir des principaux enjeux environnementaux de l’agro-industrie, Fabrice Bosque y a fait la brillante démonstration de l’utilité et même de la rentabilité des valorisations des gisements générés dans différentes filières agroalimentaires.

 Le haut potentiel des valorisations des co-produits agro- industriels.

Selon une étude récente -RESEDA, novembre 2017, le volume de coproduits de l’industrie agro-alimentaire s’élève en 2016 à 11,1 millions de tonnes de matière sèche, avec une augmentation de 23 % depuis 2008. 

 Alors quels sont les modes de valorisation ?

Très divers, ils vont de l’enrichissement des sols (épandage et compostage) jusqu’à l’extraction de « molécules d’intérêt », en passant par l’alimentation animale ou encore la valorisation énergétique (méthanisation). Il faut pouvoir identifier dans un premier temps les solutions adéquates pour valoriser des résidus de production conservant la « matière en l’état », puis il faut évoquer la transformation énergétique (méthanisation par exemple) ; en dernier lieu, il est nécessaire de s’interroger sur l’identification et la réutilisation des « molécules d’intérêt » contenues dans les déchets – avec, au préalable, une opération d’ « extraction et de purification industrielle ». Mais au fait : quel est l’intérêt économique des industriels à mieux gérer ces co-produits et à trouver de nouvelles synergies ?

 Economies sur les intrants, rentabilité sur les sortants ! 

Très simplement, pour eux, c’est un enjeu d’économies substantielles côté « intrants » (matières premières, énergie) et de rentabilité côté flux « sortants » (déchets valorisés ou en nouvelle matière ou en énergie ou en « molécules d’intérêt ») … Bref ces valorisations servent à optimiser la production, ce qui peut conduire même à développer de nouvelles activités ! Mais pour cela, il est bien sûr nécessaire de mettre en place des synergies entre différents acteurs locaux.

 Des résistances psychologiques plus qu’économiques.

Pour notre expert, les freins sont souvent psychologiques. En définitive, l'écologie industrielle, démarche dans laquelle les déchets des uns deviennent les ressources des autres, est parfois en butte à des comportements routiniers ou des habitudes de fonctionnement par filière.

 Les synergies locales au cœur de l’optimisation.

C’est bien pour combattre ces résistances et mettre en lumière l’intérêt de toutes les synergies locales dans la valorisation des déchets et les besoins industriels que le réseau des Centres Techniques Industriels comme l‘ITERG a lancé un projet de R&D très appliqué avec 6 centres techniques, en ciblant 8 synergies principales possibles entre secteurs industriels.

 

Les déchets… des trésors qui s’ignorent !

Ainsi ont émergé de nouvelles voies de réintégration de ces déchets dans des filières externes au procédé qui les a générés. Et pour que la rentabilité soit maximale tant économiquement qu’écologiquement, deux impératifs pour la gestion de ces déchets : un temps de conservation restreint et des circuits de transports courts. D’où l’importance donnée aux synergies de proximité. C’est dans cette perspective que la base de données VALORMAP libre d’accès va recenser dès 2018 les synergies possibles en méthanisation dans le secteur agro-industriel sur l’ensemble du territoire national !

 Trois exemples de synergies de proximité parmi d’autres qu’aime citer Fabrice Bosque :

-       Valorisation de la matière en l’état : la fabrication d’un savon abrasif à partir de terres de filtration usagées issues du raffinage des corps gras.

-       Valorisation croisée des coques de tournesol issues de la production d’huile à destination de la production énergétique - coques brûlées en chaudière.

-       La valorisation des molécules d’intérêt détectées dans le son d'avoine, à savoir les bêta glucanes qui peuvent être utilisés pour produire des concentrats pour compléments alimentaires !

 Vous aussi, contactez les facilitateurs PNSI pour envisager les actions, les coopérations et les synergies possibles !


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Dernière mise à jour le le 21-02-2018 par Bretagne PNSI