S'Cargo

Concept éco-responsable de services à la mobilité pour préserver le paysage Héraultais

Détails du projet

  • Structure porteuse : Département de L'Hérault
  • Nature de l'initiative :
  • Périmètre : Departement de l'Hérault
  • Localisation : Magalas
  • Date de début : février 2018
  • Date de fin : mai 2018

Piliers de l‘économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Recyclage
  • Eco-conception
  • Consommation responsable
  • Economie de fonctionnalité
  • Ecologie industrielle et territoriale
  • Approvisionnement durable
Description

S’CARGO

Concept éco-responsable de services à l’usager routier

 

« Un paysage préservé par plus de matière grise et moins de matières premières » 

 

La route constitue  le premier vecteur d’accès et de découverte d’un territoire. Les infrastructures routières doivent donc faire l’objet de toutes les attentions pour éviter l’installation d’équipements banalisés ou l’accumulation progressive de services dévalorisants, qui constituent trop souvent de véritables « points noirs paysagers ».

C’est sur les abords et délaissés des routes départementales que se joue la qualité de la vitrine du territoire héraultais, notamment sur le secteur du littoral particulièrement soumis à la pression des acteurs locaux cherchant à bénéficier d’accroches commerciales directes.

Pour intervenir sur le paysage proche au bénéficie de l’image du territoire, le Département de l’Hérault a souhaité valoriser les abords ou délaissés  de ses infrastructures de déplacement, en conciliant protection du paysage, services à l’usager et développement économique. Un projet de maitrise architecturale, permettant d’organiser et traiter les services sur ces espaces de transition, a donc été imaginé.

A travers sa démarche « Route Durable », le Pôle des Routes et Mobilités du Conseil départemental de l’Hérault a donc développé le concept « Services CARGO », permettant d’offrir une large déclinaison de services aux usagers routiers et cyclistes avec un traitement architectural spécifique, en collaboration avec le cabinet XD Architecture (architecte Xavier Delafont).

Bâti suivant les principes de l’économie circulaire, ce projet innovant intègre différents modules reproductibles, avec une préfabrication à partir d’anciens conteneurs portuaires en fin de vie et de matériaux locaux reconfigurés par des entreprises du secteur social ou handicapé.  Avec des possibilités infinies de déclinaison suivant les différents services, ces « kiosques » sont  facilement démontables et transportables, permettant ainsi de s’adapter et de répondre au caractère saisonnier de certains besoins.

 

Concrètement, le concept S’CARGO repose sur la valorisation d’anciens conteneurs maritimes pour offrir une déclinaison infinie de services aux usagers, notamment routiers et cyclistes :

-        stands de ventes des produits du terroir, sur les délaissés routiers ;

-        points de ventes, points relais d’AMAP ou conciergerie, sur les aires de covoiturage ;

-        stockage de vélos, réutilisés sur les collèges et les sites touristiques ;

-        services aux cyclistes, sur les pistes cyclables et voies vertes ;

-        télé-centres et espaces de coworking pour travailleurs nomades, sur de grands nœuds routiers ;

-        accueil touristique ou information et consignes lors de grandes manifestations ;

-        logements d’urgence suite aux crises climatiques majeures.

Le nom « S’Cargo » renvoie à l’imaginaire des conteneurs voyageant en cargo, mais aussi aux notions de mobilité douce et transportabilité associées à l’animal : l’escargot.

Coûts de l'initiative

99000 €

Résultats qualitatifs et chiffres clés

Les objectifs

Le projet d’économie circulaire « Services CARGO », relève de l’écoconception, de l’économie de la fonctionnalité, de l’écologie industrielle et territoriale. En effet, le concept S’CARGO repose sur le recyclage et la valorisation de conteneurs maritimes pour offrir une déclinaison infinie de services aux usagers, notamment routiers et cyclistes :

-        stands de ventes des produits du terroir, utilisables en fonction des saisons

-        points relais pour les circuits courts de type AMAP,

-        stockage de vélos sur les établissements scolaires et sites touristiques

-        télé-centres pour les travailleurs nomades sur de grands nœuds routiers,

-        services ou conciergerie sur les aires de covoiturages,

-        services aux cyclistes en lien avec les voies vertes,

-        consignes lors d’évènements sportifs ou culturels,

-        zones de stockage pour le matériel de pêche et  des plaisanciers sur les ports départementaux,

-        logements étudiants ou logements d’urgence pour les migrants…

Au-delà de l’intérêt en matière de réemploi de ces structures, leur traitement architectural, soigné mais rustique, permettra de garantir une certaine uniformité au bénéfice de la qualité des paysages du Languedoc Roussillon. Leur caractère démontable et transportable offrira une certaine souplesse en matière de saisonnalité, facilitant ainsi le partage de leur usage.

La conférence environnementale de septembre 2013 a souligné l’intérêt de conduire des stratégies régionales d’économie circulaire. Ces dernières ne se réduisent pas au recyclage mais visent à une approche systémique des flux d’objets et d’énergie. « L’économie circulaire désigne un concept économique qui s’inscrit dans le cadre du développement durable et dont l’objectif est de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Il s’agit de déployer, une nouvelle économie, circulaire, et non plus linéaire, fondée sur le principe de « refermer le cycle de vie » des produits, des services, des déchets, des matériaux, de l’eau et de l’énergie ».

Dans le contexte général des défis majeurs de notre société : dérèglement climatique et montée de la mer, raréfaction des ressources et des moyens, sécurité alimentaire, pollutions croissantes, le Département s’est engagé dans des démarches d’amélioration de ses pratiques tant organisationnelles que fonctionnelles.

En effet, le contexte particulier de l’Hérault est soumis à une forte pression démographique, une pénurie de logements et de terrains constructibles, une économie agricole dominée par la viticulture et un environnement fragile alliant les milieux marins aux avant-monts.

 Cette diversité impose une vision stratégique plus durable du développement de son territoire. Il est également soumis dans certains secteurs d’activité, notamment le tourisme à une saisonnalité importante.

Pour faire face à ce contexte, le Département est inscrit dans différentes stratégies complémentaires dans un engagement pour le développement durable depuis plus de dix ans, notamment avec un agenda 21 qui décline plus de 47 actions dont un bilan carbone, une démarche HQE pour les collèges et réflexion sur les bâtiments durable, un plan énergie climat territorial, un Bilan des Gaz à Effet de Serre et un Plan de Déplacement de l'Administration.

Un autre exemple illustre la recherche d’implication dans le développement durable et l’économie circulaire : la démarche « Route durable ». Le Département est déjà fortement engagé dans une programmation et une gestion des activités routières promouvant une vision intégrée des besoins de déplacements, la maîtrise des impacts environnementaux des aménagements, de leur entretien et de leur exploitation (sur les paysages, les ressources en eau, la biodiversité), les impératifs de confort et de sécurité des ouvrages, la protection contre les nuisances associées, et une vision globale intégrant les modes doux et les besoins de services aux usagers.

Parmi le plan d’actions associé à cette démarche, sont à noter la volonté d’améliorer la performance environnementale pour limiter l'impact des chantiers en matière d'environnement, l’expérimentation de nouvelles techniques routières dans une optique de développement durable, pour la construction et l’entretien de la route, comme par exemple le recyclage des anciens enrobés ou le retraitement en place à froid des chaussées…Le secteur des transports génère la moitié des émissions de gaz à effet de serre et plus de 40% est produit par les déplacements quotidiens. Sachant qu’un déplacement sur deux représente moins de 3 kilomètres, renouveler l’engagement de la collectivité dans une politique cyclable conserve toute sa pertinence pour inciter à l’usage du vélo.

Aujourd’hui, conscient des nécessités d’une croissance intelligente, durable et inclusive, le Département souhaite expérimenter des solutions à la fois pérennes dans le temps, reproductibles en fonction des besoins et surtout multifonctionnelles.

 

Historique et perspectives de l’initiative

Quel déclencheur ?

La démarche « route durable » ayant l’ambition de positionner l’usager au cœur de nos politiques routières, la question des services associés aux infrastructures routière s’est rapidement posée. Pour répondre à cette demande sociale, notre attention a été attirée par la réutilisation de conteneurs pour des maisons individuelles ou collectives, et des abris commerciaux construits à base de conteneurs neufs ou de réemploi. Des exemples, peu onéreux et adaptables et conformes à nos attentes permettent de renforcer notre conviction qu’un potentiel existe dans la réutilisation de ces matériaux pour constituer des « kiosques » transportables en matériaux recyclés.Le contexte économique mondial se prête à développer cette utilisation : il y a désormais un excédent de conteneurs dans les zones de consommation, du fait que l'exportation de la Chine est très supérieure à ses importations. Ainsi, une grande quantité de containers issus de ces pays fortement "exportateurs" finissent leur cycle de vie dans nos pays faiblement exportateurs (il serait peu rentable voire déficitaire de les transporter en retour à vide).

Comment concrétiser cette idée ?

Dans un premier temps, la proximité de la place portuaire de Sète permet d’assurer un accès à différentes sociétés qui proposent la vente de conteneurs d’occasion, voire la réalisation des aménagements de conteneurs spécifiques et adaptés à différents usages.Mais notre volonté est d’orienter la réhabilitation de ces conteneurs vers le domaine d’insertion par l’économie.

A cet effet, le Département est dans la capacité de mettre en place des chantiers d’insertion pour rénover, découper, équiper et retraiter les parois de ces conteneurs d’occasion. A cet effet, il envisage d’utiliser les leviers du code des marchés publics pour garantir une commande publique responsables (marchés en article 30 pour l’insertion et/ou marchés en article 15 pour le secteur handicapés).

Pourquoi le conteneur ?

La réutilisation de conteneurs de fret maritime usagés est apparue comme une solution économique, permettant une réutilisation sur nos dépendances routières moyennant une fiabilisation de l’assise de dépose. Un conteneur dernier voyage est un container qui pour des raisons (souvent) d'aspect ou structurel n'est pas conservé par la compagnie maritime ou la société de transport qui le possède dans son parc. Il y a en fait plusieurs types de "dernier voyage". Et il est tout à fait possible de trouver des containers dernier voyage qui sont en parfait état ou aspect. En général ils ont une quinzaine d'années d'utilisation. Le conteneur "dernier voyage" n'est donc plus nécessairement un container en bout de vie quand à son aspect ou sa structure mais plutôt un container que l'on n'a pas intérêt à déplacer de nouveau. Economiquement parlant. (Ref : http://container-dernier-voyage.blogspot.fr)

 La réutilisation de conteneurs de fret maritime usagés présente les avantages suivants :

- Le conteneur est solide : il est construit qui ne rouille pas ; dans le fret maritime, chaque conteneur peut être chargé à 30 tonnes, et empilé sur 14 hauteurs ; sa structure est calculée pour résister à ces charges,

- Le conteneur est recyclable : on estime à plusieurs millions le nombre de conteneurs ISO inutilisés à la surface du globe; cette matière première de qualité (acier cortene) peut être utilisée à de nombreuses fins,

- Le conteneur est économique : un conteneur de seconde main de 40 pieds revient environ à 1.500 € HT (avant transport), pour 27 m² de surface réutilisable,

- Le conteneur est adaptable : les conteneurs (10, 20, 30, 40 pieds pour les plus courants) sont adaptables à de nombreuses réutilisations ; parmi celles-ci : logements traditionnels, logements spécifiques (étudiants, d’urgence, de saisonniers, villages de vacances, etc.), petits équipements (centres aérés, conservatoires de musique, halte-garderie, etc.), bureaux et locaux d’activités, bases-vies, locaux d’exploitation, etc.

- Le conteneur est compatible : il est parfaitement compatible avec de nombreuses variations architecturales : laissés tels quels, habillés de toitures végétales, bardages bois, bardage métalliques colorés, décorés et repeints, etc.

- Le conteneur combinable : la combinaison des conteneurs entre eux permet un nombre incalculable de combinaisons,

- Le conteneur est transportable : même pré-aménagé, le conteneur est transportable par des moyens simples et très traditionnels.

 Afin de créer un ensemble cohérent on lui adjoint, des plots supports, une plateforme et une protection solaire permettant de le protéger et de créer une atmosphère adéquate en limitant la chaleur à l’intérieur du bloc. Ce projet innovant intègre différents modules reproductibles, avec une préfabrication à partir d’anciens conteneurs portuaires en fin de vie et de matériaux locaux reconfigurés par des entreprises du secteur social ou handicapé. Avec des possibilités infinies de déclinaison suivant les différents services, ces « kiosques » sont  facilement démontables et transportables, permettant ainsi de s’adapter et de répondre au caractère saisonnier de certains besoins. http://www.bgood-container.com/conteneurs-maritimes/conteneur-20-pieds-hc-dry/

Pourquoi réutiliser ces conteneurs ?

Le réemploi de conteneurs d’occasion permettra :

- de favoriser l’insertion et l’emploi pour la remise en état et les services.

- d’inciter à l’usage des modes doux de déplacement,

- d’offrir des débouchés à l’agriculture locale en créant des lieux de distribution de ses produits.

- de limiter la production de déchets.

Les étapes du projet

- 2015  : Présentation du projet dans le cadre de l'appel à projet Économie circulaire lancé par l'ADEME et l'ancienne Région Languedoc-Roussillon

- 2016 : Sélection du projet par l'ADEME et la Région Occitanie

- 2016 : Réalisation des études d’éco-conception et de maitrise d’œuvre

- 2017 : Procédures de marchés publics

- 2018 : Réalisation du premier module (marchés en article 30 pour l’insertion et/ou marchés en article 15 pour le secteur handicapés)

Mise en oeuvre

Domaines d’activités

  • Construction
  • Mobilité
  • Recyclage
  • Administration

Les domaines d'activités envisagées

Cette structure nomade et réutilisable, conforme en termes de service et de sécurité présente donc des avantages pour la collectivité en termes d’économie circulaire, pour l’usager de par la proximité et l’adaptabilité, sans mobiliser de nouvelles ressources en présentant une réutilisation innovante des conteneurs maritimes.

Le projet proposé intègre une première déclinaison de modules nomades pour :

- du stockage de vélos (sites touristiques en été / établissements scolaires le reste de l’année),

- des stands de ventes ou services sur les aires de covoiturage.

Stockage de vélos

L’utilisation des modes doux de déplacements est incontestablement l’un des moyens permettant de concilier développement et préservation de l’environnement.

D’une part pour favoriser ce mode de déplacement, il importe de proposer des services adéquats, notamment en termes de stationnement sécurisé et d’autre part d’offrir une structure modulable, nomade et résistante aux conditions maritimes (corrosion).

En fonction des usages, les équipements des containeurs pourraient être complétés (dispositifs de fermetures adaptés / casiers de consignes, …).

 Pour optimiser leur utilisation et faciliter le partage de leur usage, cette déclinaison du concept transportable  permettra de répondre à des besoins saisonniers ou ponctuels différents :

  • Utilisation hors saison estivale dans les collèges (et par extension les lycées), pour servir d’abris à vélo pour les enfants, en cohérence avec les orientations du schéma cyclable départemental visant à favoriser l’usage des modes doux pour les scolaires.
  • Utilisation dans des logiques de rabattement intermodal à proximité d’arrêts de bus de transports scolaires (hors saison estivale) ou à proximité d’aire de covoiturage (usage continu à l’année)
  • Utilisation ponctuelle dans le cadre de manifestations évènementielles (manifestation sportives et culturelles)
  • Utilisation estivale sur les sites touristiques à fortes fréquentations (plages du littoral connectées au réseau cyclable / sites patrimoniaux / domaine départemental de Bessilles …)

 Stand de vente de produits locaux

 En cohérence avec les orientations du schéma départemental de covoiturage, la création d’aires de covoiturage structurantes doit s’accompagner si possible de services associés, permettant de répondre aux attentes des usagers (sécurité / achats de premier niveau / conciergerie multi-services…).

 Le développement de ce type de service constitue un levier en matière d’emploi induit (y compris pour des activités  d’insertion) ou  en matière de valorisation des produits locaux.

 

La qualité et la traçabilité des produits agricoles est une demande forte du consommateur. Pour atteindre cet objectif, l’une des solutions est de favoriser les circuits courts, par le biais des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et également par l’implantation des stands de vente des produits locaux.

 Outre la sécurité alimentaire, cette action permet d’assurer des débouchés aux agriculteurs locaux, en leur permettant d’obtenir des revenus stables, ce qui signifie le maintien d’une activité économique aux emplois non délocalisables, compatible avec la préservation de l’environnement et des paysages qui constituent une des richesses de notre Département.

 L’homogénéité de ces stands de ventes permettra également de préserver la qualité de nos paysages, souvent mis à mal par ce type d’activités.

L’image du département sera ainsi renforcée, avec une possibilité de valoriser ses produits locaux, ses paysages, et son implication dans le développement de l’économie circulaire.

 

Ressources

  • Matériaux
  • Métaux
  • Bois

Piliers de l’économie circulaire

  • Allongement de la durée d'usage
  • Recyclage
  • Eco-conception

Partenaires

  • XD Architecture
  • Ce projet est bâti suivant les principes de l’économie circulaire en collaboration avec le cabinet XD Architecture (architecte Xavier Delafont)

Moyens techniques et méthodologies

Suivi de type AMOMarché public

Moyens humains

Le suivi est confié à XD Architecture

La réalisation est divisé en deux lots :

-La réalisation du container est attribuée dans le cadre d'un marché réservé à une structure d'insertion par l'activité économique. Il a été attribué à La Varape Développement. 4 personnes en insertion sont présentent dans l'équipe de 9 personnes.

- La réalisation de la rampe d’accès et de la plateforme sera attribuée dans le cadre d'un marché réservé à une structure employant des personnes handicapées.

Financement

Financeurs

  • Département de L'Hérault
Documents

Documents

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Auteur de la page

Stéphane Loubié

Chef de la mission "Mobilité Durable"

Modérateur

Adrian Deboutière

Chargé de mission Animation territoriale et Economie circulaire