[FOCUS COLLECTIVITÉ] Un système alimentaire rural en construction pour tendre vers la résilience

[FOCUS COLLECTIVITÉ] Un système alimentaire rural en construction pour tendre vers la résilience

Le Syndicat de l’Ouest Lyonnais (SOL) qui regroupe quatre communautés de communes* - 41 communes et 128 000 habitants - travaille sur l’élaboration d’un projet alimentaire de territoire (PAT) qui a été labélisé en 2021. Il a pour objectif de définir une stratégie alimentaire partagée à l’échelle de l’Ouest Lyonnais, d’accompagner les acteurs, d’essaimer, de créer des initiatives et de mettre en place une coordination pour tendre vers un système alimentaire résilient à l’échelle du territoire. 

Selon le Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire : « Les projets alimentaires territoriaux (PAT) ont pour objectif de relocaliser l'agriculture et l'alimentation dans les territoires en soutenant l'installation d'agriculteurs, les circuits courts ou les produits locaux dans les cantines. »


Pourquoi cette échelle territoriale de projet ?

La gestion du PAT à l’échelle du syndicat vient de la volonté des quatre communautés de communes de travailler ensemble, en lien avec toutes les dynamiques infra-territoriales (communes) et supra-territoriales (territoires voisins, Métropole, Département…). Ce projet collectif est facilité par une vision commune de l’agriculture et du foncier. D’autre part, cette échelle permet aux collectivités de s’adapter collectivement à la stratégie de la Métropole de Lyon, leur voisin, qui veut s’approvisionner localement. 


Quels objectifs à long terme du PAT ?

Le PAT est transversal ! Le prisme de l’agriculture, sujet tendu sur le territoire, a été central au démarrage mais le syndicat a progressivement ouvert les réflexions à tous les thèmes touchant l’alimentation.  Les premiers échanges initiés ont fait ressortir la volonté de travailler sur la résilience alimentaire, les circuits courts, la relocalisation et la structuration des filières pour que la production ne soit pas disséminée à l’extérieur ainsi que pour pouvoir produire, transformer et consommer localement afin de permettre une alimentation durable accessible à tous.

Une volonté de travailler sur la résilience alimentaire, les circuits courts, la relocalisation et la structuration des filières.


Quelles actions concrètes sur le territoire ?

Des initiatives existent déjà sur le territoire : 

- De nombreux points de vente collectifs ou à la ferme, portés par les agriculteurs du territoire,

- Rhône Saône Légumes :  Une légumerie biologique, structurée en SCIC, qui prépare une grande variété de légumes de saison issus d’une filière biologique locale, les conditionne sous-vide ou en conserve en essayant de structurer une filière locale avec d’autres acteurs du territoire (ex : Bio A Pro).

- Cantines en transition : Une association qui a pour objet de promouvoir, accompagner et accélérer la transition écologique et solidaire “pour et par” la restauration collective. 

- Récup et Gamelles : Une association qui lutte contre le gaspillage alimentaire.

Au niveau des collectivités : 

- Chaponost, une commune de la Vallée du Garon, installe une ferme en régie pour approvisionner à terme les cantines scolaires de la commune.

- Des EPCI du territoire de l’Ouest Lyonnais souhaitent développer l’initiative ProxiDon qui existe dans plusieurs territoires en France. ProxiDon est une plateforme numérique permettant aux associations de l’aide alimentaire, de collecter les surplus et invendus encore consommables des donateurs situés aux alentours. Ce système local permet de promouvoir les circuits courts et d’éviter les problèmes de mobilité intrinsèques aux territoires ruraux. 

Quels leviers/facteurs d’accélération pour développer l’alimentation durable ?

- La loi EGALIM de janvier 2022 qui contraint la restauration collective à s’approvisionner en produits de qualité dont 20% de produits bio. La restauration collective doit tendre vers l’alimentation durable. 

- La mobilisation des élus autour des enjeux de l’alimentation et l’engagement des associations présentes sur le territoire.

- La communication et la sensibilisation des publics qui permettent à la population de mieux connaitre la saisonnalité des aliments et de savoir cuisiner des produits locaux ainsi que les « restes ». 


Quels obstacles/ freins au développement de l’alimentation durable ?

- Le manque de structuration des filières de la production à la distribution et une complexité à mettre en œuvre un approvisionnement local. 

- La métropole de Lyon capte une partie de la production du fait de son nombre plus important d’acheteurs, ce qui peut impacter la création d’un lien ultra local entre producteur et consommateur.


Chiffres clés

  • Financement appel à projet national PAT (dont LEADER) : 81 000 euros sur 2 ans
  • 21% d’agriculture bio, 58% des agriculteurs en circuits courts dont 32% en vente directe (SOL)
  • Perte de 20% des exploitations agricoles en 10 ans (SOL)
  • 31 à 35% des contenus des poubelles sont des biodéchets en 2018 (CCVG et COPAMO)

Notes :

(*) CC du Pays Mornantais (COPAMO) 

    CC de la Vallée du Garon (CCVG)

    CC des Vallons du Lyonnais (CCVL)

    CC du Pays de l'Arbresle (CCPA)

 


Crédit photo : PIXABAY


Source : ECLAIRA - Le Bulletin N°23 / Septembre 2022

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Auteur de la page

Arthur Bonglet

Community manager