Les enjeux de ressources : efficacité

Améliorer l'efficacité des ressources 

L'économie circulaire vise à répondre à un défi majeur : assurer un développement économique permettant à 9 milliards de personnes de vivre sur Terre en 2050 dans des conditions socio-économiques acceptables, tout en réduisant la consommation de ressources et les impacts environnementaux de l'homme sur son environnement.

L'efficacité matière

Le découplage entre la croissance économiques et l'extraction de ressources passe par la mise en place de nouvelles boucles de valeurs optimisant l'usage de la matière à chaque étape du cycle de vie. Le schéma de l'économie circulaire récapitule les boucles de valeur pour les « nutriments techniques », issues de ressources minérales, et pour les « nutriments biologiques ».


 

Illustration 6: Les boucles de valeur de l'économie circulaire (source : Institut de l'économie circulaire, inspiré de la Fondation Ellen MacArthur)

 

L'ADEME a décliné les principes de l'économie circulaire selon sept piliers qui interviennent aux trois grandes étapes de la chaîne de valeur :

- l'approvisionnement durable, l'éco-conception, l'écologie industrielle et territoriale et l'économie de fonctionnalité qui interviennent majoritairement lors de la phase de production ;

- la consommation responsable et l'allongement de la durée de vie des produits lors de la consommation des produits ;

- le recyclage et la valorisation énergétique en fin de vie.

 

Cette déclinaison de l'économie circulaire circulaire par piliers permet de faciliter l'appropriation du concept par l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. Les piliers ne constituent pas pour autant des « sous-disciplines » indépendantes de l'économie circulaire. Ils sont tous étroitement liés et concourent à la mise en place d'un système économique plus efficace dans l'utilisation des ressources et créateur de valeur. La mise en place d'une politique sectorielle est insuffisante. Les gains d'efficacité énergétique des dernières décennies ont par exemple été contrebalancés par une augmentation plus que proportionnelle de la consommation (« l'effet rebond »)

 

Illustration 7: Les sept piliers de l'économie circulaire (source : ADEME)



Une hiérarchie dans l'utilisation de la matière et le traitement des déchets

Le schéma des piliers de l'économie circulaire établit un cadre d'actions concrètes à destination des acteurs sociétaux mais reste insuffisant en termes de priorisation des stratégies d'usage de la matière.

La hiérarchie préférentielle de traitement des déchets introduite par la directive-cadre déchets de 2008 est généralement retenue en ce qui concerne la fin de vie des produits :



Illustration 8: Hiérarchie des modes de traitement des déchets (Source : inspiré de l'Agence Européenne pour l'Environnement)

 

Le respect de cette hiérarchie de traitement se traduit également par des emplois supplémentaires : la réutilisation ou le recyclage nécessitent par exemple davantage de main d’œuvre que l'enfouissement. A l'heure où la rareté ne porte plus sur le nombre de travailleurs mais bien sur les ressources, il devient urgent de repenser les moyens de gagner en compétitivité en privilégiant l'efficacité des ressources à la productivité du travail.

 

Illustration 9: Nombre d'emplois créés selon les modes de traitement des déchet (source : ADEME, 2013)

 

L'utilisation d'outils tels que l'analyse de cycle de vie (ACV) ou l'analyse de flux de matières permet finalement d'objectiver les modifications apportées à un process ou à toute autre étape située le long de la chaîne de valeur.

 

De nouveaux indicateurs de découplage :

La mise en place de stratégies d'entreprises ou de politiques publiques orientées selon l'économie circulaire nécessite de s'appuyer sur des indicateurs dédiés et mesurables. Les indicateurs permettent en effet de fixer des objectifs quantifiés, d'évaluer et de comparer les différentes stratégies visant à améliorer l'efficacité d'utilisation des ressources.

La productivités matière constitue par exemple le rapport entre la consommation intérieure de matières et l'activité économique (la consommation intérieure de matière est la quantité annuelle de matières premières extraites du territoire national, majorée de toutes les importations physiques et minorée de toutes les exportations physiques). Cet indicateur transversal est déjà utilisé à l'échelle européenne et pourrait l'être dans le cadre des périmètres régionaux. L'activité économique y est cependant mesurée en termes de PIB alors que des métriques alternatives considérant davantage les stocks et les externalités sociales et environnementales doivent être mises en place.

Illustration 10: Productivité matière par pays européen en 2013 (€/kg) (source : Eurostat)


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